Geschlechtervielfalt von Lehramtsstudierenden
Patricia Schär
Pädagogische Hochschule Zürich, Schweiz
In den letzten Jahren ist ein steigender Anteil von Kindern und Jugendlichen zu beobachten, die sich nicht mit den traditionellen binären Geschlechtsnormen identifizieren. Diesen Prozess der Selbstfindung und Identitätsbestätigung haben auch pandemie-bedingte Einschränkungen und die damit verbundene veränderte Lebenssituation sowie der Zugang zu Informationen im Internet und den sozialen Medien beschleunigt (Stone 2024.) Nach der weitgehenden Akzeptanz des Begriffs „Trans“ oder „Transgender“ findet nun der Begriff „nonbinär“ zunehmend Verbreitung. Darüber hinaus existieren weitere Bezeichnungen wie agender, bigender, genderfluid und inter. Diese Vielfalt an neuen Begriffen spiegelt auch die Komplexität der Erfahrungen von Menschen wider, die nicht in das traditionelle binäre Geschlechterschema passen (Thorne et al. 2019).
Eine Studie von Iskander (2021) zu den Erfahrungen nicht-binärer angehender Lehrkräfte zeigt, dass grosse Sorgen bezüglich der beruflichen Zukunft geäussert werden und dass normative Gendererwartungen in der Ausbildung von Lehrpersonen und im Schulkontext zu erheblichem Stress und Angst führen. Darüber hinaus begegnen nonbinäre und transidente Lehrpersonen häufig Vorurteilen und Missverständnissen, die sowohl von Schüler:innen, Eltern als auch von Kolleg:innen und Schulleitungen ausgehen können. Zudem führt die ständige Konfrontation mit einer Anrede, die nicht der eigenen Geschlechtsidentität entspricht, zu einem Gefühl der Exklusion und wirkt sich negativ auf die Motivation und den Selbstwert aus.
Das folgende Forschungsprojekt befasst sich mit der Geschlechtervielfalt von Lehramtsstudierenden an der PH Zürich. Im Zentrum der Bestandesaufnahme stehen halbstrukturierte Interviews mit sechs nonbinären Studierenden, welche aktuell an der PH Zürich eingeschrieben sind oder vor kurzem das Studium abgeschlossen haben. Die Analyse der Interviews erfolgte nach dem Ansatz der strukturierenden qualitativen Inhaltsanalyse (Kuckartz, 2012). Fokussiert wurden folgende Fragen: Wo zeigen sich für nonbinäre und transidente Studierende an der PH Zürich Herausforderungen? Wie sensibilisiert sind die Mitarbeitenden gegenüber nonbinären und transidenten Studierenden? Welche Änderungen in der Administration, in der Lehre und in der Praxis braucht es, um das Studium und den Berufseinstieg für nonbinäre und transidente Studierende zu erleichtern?
Die Ergebnisse zeigen Verbesserungspotenzial in der Administration, in der Lehre, im Praxisfeld sowie in der Infrastruktur. Zum Beispiel die sich aktuell auf amtliche Dokumente beschränkte Änderung des Namens und der E-Mail-Adresse, das Fehlen einer spezialisierten Ansprechperson für Belange rund um das Thema Geschlechtsidentitäten sowie das Fehlen einer inklusiven Infrastruktur (z.B. All-Gender-WCs). Zur Förderung des Wohlbefindens der nonbinären Studierenden im Hochschulbetrieb ist zudem eine Sensibilisierung der Mitarbeitenden im Umgang mit geschlechtlicher Vielfalt zu empfehlen. Eine solche Sensibilisierung beinhaltet die fachliche Weiterbildung, die Überprüfung der Lehrinhalte sowie das proaktive Ansprechen von Pronomen. Weiter ist es, insbesondere für Mentoratspersonen, wichtig, ein Verständnis dafür zu entwickeln, wie ein adäquater Auftritt als nonbinäre Person in der Praxis möglich ist und wie dieser begleitet werden kann.
Die Ergebnisse dieses Forschungsprojekts sollen dazu beitragen, Strukturen zu schaffen, die es Lehrpersonen ermöglichen, ihre Identität frei ausdrücken zu können.
L’utilisation d’archives féministes dans la classe : une démarche pour initier à l’égalité et aux perspectives intersectionnelles
Cécile Boss, Valérie Opériol
Université de Genève, Suisse
Cette proposition porte sur la notion de perspective intersectionnelle dans un dispositif de formation continue sur l’histoire du féminisme et sur sa transposition didactique, que nous avons dispensée à des enseignant.es dans le canton de Genève, entre 2024 et 2025. En croisant les apports de l’histoire, des études de genre et des sciences de l’éducation, elle propose de confronter des luttes passées à des problématiques actuelles. Les archives utilisées portent sur le Mouvement de libération des femmes (MLF) à Genève (1971-1991), couvrant des thématiques telles que l’égalité politique dans le contexte suisse, l’avortement, la contraception, l’homosexualité, le racisme, le patriarcat ou les violences sexistes et sexuelles.
Pour faire face aux défis posés par l’enseignement des questions d’égalité et de diversité dans des contextes scolaires hétérogènes, cette formation repose sur trois objectifs centraux : un premier objectif est d’introduire une histoire critique en offrant aux enseignant.es une perspective visant à dépasser les récits dominants, par la mise en lumière de mouvements sociaux et de leurs apports dans la construction de sociétés plus égalitaires. Par exemple, la figure de la « sorcière » comme symbole des luttes féministes est utilisée pour interroger la diversité des appropriations historiques et médiatiques de l’image des femmes, avec un recours à des outils critiques pour analyser les usages publics de l’histoire (Zancarini-Fournel, 2024). Le second concerne des dimensions transversales de l’enseignement : les mobilisations féministes sont prises comme exemples historiques d’engagement citoyen, et leurs échos actuels comme objets d’éducation à la citoyenneté. Cette approche permet de sensibiliser les élèves aux formes d’action politique, selon une conception de l’éducation à la citoyenneté comme ouverte à des problématiques d’égalité et d’inclusion qui concernent la jeunesse d’aujourd’hui (Heimberg, 2007). Le dernier objectif consiste à offrir des pistes concrètes sur les modalités didactiques et pédagogiques permettant d’aborder ces questions socialement vives (Legardez et Simonneaux, 2006). En rappelant les limites des cadres légaux et institutionnels qui légitiment la démarche, il s’agit d’identifier les enjeux des différentes thématiques, mais également leurs dimensions « sensibles » (Hirsch et Moisan, 2022).
Notre recherche propose de revenir sur ce dispositif de formation, en se concentrant sur les choix des contenus opérés, les matériaux d’enseignement développés ainsi que sur les outils didactiques mobilisés. Elle s’articule autour d’une problématique centrale : dans quelle mesure l’utilisation de ces matériaux historiques, en introduisant la notion de perspective intersectionnelle, au sens entendu aujourd’hui, permet-elle de répondre aux enjeux éducatifs contemporains liés à la lutte contre les violences et les discriminations systémiques, dans une dynamique inclusive ? Plus concrètement, quelles innovations permet un tel dispositif et quels sont les écueils auxquels le.la formateur.ice se confronte ? Pour rendre compte de ce questionnement, notre communication s’organisera en trois étapes. Une première restitue le travail d’analyse critique des sources, en examinant les cas d’étude présentés. Dans un second temps, nous présentons les outils théoriques mobilisés, tout particulièrement la notion d’intersectionnalité (Crenshaw, 1989), employées pour observer les interactions entre genre, sexualité, race et d’autres axes d’oppression, en prenant en compte la diversité des publics (enseignant.es et élèves). Finalement, nous mettons en dialogues les luttes du MLF avec des enjeux actuels (mouvement #metoo, droit à l’avortement, discriminations systémiques, etc.), ce qui permet ainsi de montrer en quoi ces revendications historiques restent pertinentes pour penser l’égalité aujourd’hui. Cette analyse des ruptures et des continuités entre passé et présent est au cœur de l’éducation à la citoyenneté, qui mène les élèves à mieux comprendre la société, en particulier ses dimensions politiques, ainsi qu’à s’y impliquer en tant qu’acteur.ices.
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