Conference Agenda

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Session Overview
Session
(343) Who is Afraid of Fiction? (2)
Time:
Thursday, 31/July/2025:
1:30pm - 3:00pm

Session Chair: Francoise Lavocat, Sorbonne Nouvelle
Location: KINTEX 1 204

260 people KINTEX room number 204
Session Topics:
G94. Who is Afraid of Fiction ? - Lavocat, Francoise (Sorbonne Nouvelle)


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Presentations
ID: 1005 / 343: 1
Open Group Individual Submissions
Topics: G94. Who is Afraid of Fiction ? - Lavocat, Francoise (Sorbonne Nouvelle)
Keywords: Proscription du Roman, Controverses théoriques, Les enjeux politiques du roman

La fiction romanesque comme antidote au dogmatisme au siècle des Lumières

Michèle Bokobza Kahan

Université de Tel Aviv, Israël

Parmi les ouvrages littéraires critiques écrits sur le roman entre le 17ième et le 18ième siècle, le livre de l’Abbé Jacquin, Entretiens sur les Romans, publié en 1755, adopte sans doute l’une des positions les plus réactionnaires à l’encontre du genre romanesque. S’inscrivant dans la droite lignée du père Porée dont le réquisitoire prononcé en latin puis traduit en français a rempli un rôle majeur dans l’ordre de proscription des romans décrété en 1737, Jacquin rédige un non moins virulent procès long de 396 pages. Le livre développe comme on le verra un long argumentaire qui mène à une condamnation irrévocable du genre romanesque. Les raisons qui motivent le rejet du roman ont déjà été maintes fois invoquées dans d’autres ouvrages de critique littéraire, notamment l’ « Avis au lecteur » de l’Histoire indienne d’Anaxandre et d’Orazie de François de Boisrobert (1629) dont les échos se répercutent jusque dans les Délassements de l’homme sensible de Baculard d’Arnaud (1789), les multiples comptes-rendus le plus souvent hostiles à l’encontre de genre romanesque présentés dans les Mémoires de Trévoux, ou encore le Voyage merveilleux du Prince Fan-Férédin dans la Romancie de Hyacinthe Bougeant (1735). Le Financier de Mouhy publié la même année que Les Entretiens de Jacquin, en 1755, se présente comme une réponse aux attaques du théoricien rétrograde. Mouhy s’adresse directement à Jacquin dans la préface du roman intitulée : Essai pour servir de Réponse à un Ouvrage, intitulé Entretiens sur les Romans, par M. l’Abbé J., in-12, 396 pages. Ce n’est pas en théoricien que Mouhy réagit au procès intenté contre le genre romanesque comme on pourrait le croire à une première lecture de la préface. Celle-ci sert de présentation à un « roman à la carte » qui répond à la charte moraliste du pouvoir ecclésiastique. Or, en suivant les règles prescrites par le porte-parole de l’institution religieuse, Mouhy montre l’impossibilité d’être d’un tel roman. De fait, la préface permet à Mouhy d’annoncer l’enjeu argumentatif de son propre roman : Le Financier fonctionne comme une réfutation à l’envers qui exhibe en les appliquant sérieusement l’ineptie des critères imposés par Jacquin et l’absurdité du principe d’imitation appliqué indifféremment.

Je propose de présenter ces deux textes peu connus afin de mettre en lumière la position extrême de Jacquin qui s’exprime à un stade tardif de la querelle du roman. En récupérant les arguments déjà maintes fois présentés par ses prédécesseurs, en ignorant les avancées littéraires de son temps et en se référant majoritairement aux romans héroïques du grand siècle plutôt qu’aux œuvres fictionnelles innovatrices des années trente, Jacquin adopte une posture qui exprime la peur des enjeux démocratiques inscrits en creux dans l’écriture romanesque en général et sur les potentialités subversives propres aux Lumières en particulier. Ce que Mouhy le romancier entend défendre.



ID: 1395 / 343: 2
Open Group Individual Submissions
Topics: G94. Who is Afraid of Fiction ? - Lavocat, Francoise (Sorbonne Nouvelle)
Keywords: factual vs fictional, archives, escapism, documentation

The Double Threat of Fiction: Escapism and Documentation

Maria Crina Bud

Université Sorbonne Nouvelle, France

Between World War II and the fall of the communist regime, censorship in Romania took various forms, shaped by shifting historical and ideological developments. The Central Military Censorship, which was in charge of book control and suppression, was established as early as 1945. Officially, its mission was the "defascization" of Romanian culture; unofficially, its aim was sovietization. From 1948 onward, the state maintained a strict monopoly over publishing and book distribution, continuously adapting censorship policies — both overt and covert — to align with evolving propaganda needs.

While the censorship of non-fiction was typically straightforward, fiction posed a more complex challenge. Certain themes were explicitly banned: eroticism, sentimentality, mysticism, “demoralizing” narratives, or works sympathetic to capitalist countries all ran counter to the regime’s ideological goals. However, beyond these obvious no-go areas, censors viewed fiction with deep suspicion. All along the different phases of the totalitarian regime, literary escapism was prohibited and any critical allusions — real or imagined — to contemporary realities triggered repression on the grounds that they had the potential to document the failures of the regime. This resulted in the boundary between fact and fiction shifting constantly as well as in an ongoing redefinition of the concept of fiction itself.

Our paper will explore some of the implications of those shifts in the practice of writing and reading. To that end we will draw on archival records of censorship practices and literary comments and interpretations to be found in Securitate surveillance files, with the discourse of literary criticism as a counterpoint.



ID: 607 / 343: 3
Open Group Individual Submissions
Topics: G94. Who is Afraid of Fiction ? - Lavocat, Francoise (Sorbonne Nouvelle)
Keywords: GE Fei, Roman d’avant-garde, La Nuée d’oiseaux bruns, hétérotopie, espace du discours

Résistance à l’immersion fictionnelle et effondrement de l’espace poétique : les hétérotopies littéraires chez GE Fei

Yiting WO

Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, France

Le Mouvement d’avant-garde des années 1980 peut être perçu à la fois comme une reproduction de la Révolution littéraire du 4 mai 1919 et une rébellion contre celui-ci. En ce qui concerne le Roman d’avant-garde, d’un côté, il puise dans la littérature occidentale pour repousser les limites des conventions traditionnelles littéraires. D’un autre côté, il se distingue par ce que les critiques des années 1990 qualifient de « mauvais genre », tels que le manque de critique sociale, la description de la violence et du sexe. Il manifeste ainsi un rejet, voire un certain dédain, à l’égard de la forme de roman du 4 mai.

Cependant, après une effervescence initiale, le Roman d’avant-garde connaît un déclin rapide dans les années 90. Après les manifestations du 4 juin 1989, L’atmosphère littéraire, autrefois dynamique, se redéfinit dans une direction plus conservatrice. Les écrivains d’avant-garde abandonnent leur posture révolutionnaire pour se retourner vers le réalisme. Quant à l’attitude des critiques, les commentaires dans les revues restent mesurés, mais les attaques sur Internet se font de plus en plus virulentes. Ainsi, le Roman d’avant-garde, qui était autrefois l’attaquant, est devenu, en fin de compte, la cible de ces attaques.

Afin d’analyser la position spéciale du Roman d’avant-garde dans l’histoire de la littérature chinoise, cet article propose une analyse de l’hostilité envers la fiction, à partir de l’espace poétique dans la nouvelle de GE Fei, La Nuée d’oiseaux bruns. Dans cette nouvelle, d’une certaine perspective, rien n’aura lieu que le lieu. En réalité, ce récit met en scène une cartographie littéraire des « hétérotopies », concept que Michel Foucault forge pour désigner des « espaces absolument autres ». À travers la description des paysages à la fois clos et ouverts, tels que bateaux échoués, ponts brisés, GE Fei invente des espaces concrets qui invitent à héberger l’imaginaire. En même temps, grâce à la structure de la mise en abyme, ce récit permet à l’espace fictionnel de refléter et contester l’espace réel où vit l’auteur, à savoir l’École Normale Supérieure de l’Est — foyer du Roman d’avant-garde. Néanmoins, ces hétérotopies dans La Nuée d’oiseaux bruns peuvent-elles s’immerger dans l’espace du discours d’aujourd’hui ? Ou bien, dans une certaine mesure, ces hétérotopies se réduisent en utopie : un monde clos, figé, uniforme, qui refuse les possibilités d’habiter autrement. De ce fait, plusieurs problématiques émergent : de quelle manière Ge Fei établit-il ces hétérotopies littéraires ? Comment ces hétérotopies s’inscrivent-elles dans l’espace du discours ? Et pourquoi s’effondrent-elles ?

Afin de traiter ces problématiques, cette recherche propose de réexaminer La Nuée d’oiseaux bruns avec plusieurs sources secondaires : critiques issues de différents médias, écrits autobiographiques, ainsi que mes interviews avec GE Fei et mon enquête de terrain à l’École Normale Supérieure de l’Est en 2024.



ID: 1069 / 343: 4
Open Group Individual Submissions
Topics: G94. Who is Afraid of Fiction ? - Lavocat, Francoise (Sorbonne Nouvelle)
Keywords: Ancient philosophy, fiction, implications for AI Ethics

Attitudes Toward Fiction in Ancient Greek and Chinese Philosophy: Implications for AI Ethics in Western and Chinese Societies

Xiaofang LIU

Shanghai International Studies University, China, People's Republic of

The concerns raised by fiction might be deeply related to (or have a lot in common with) those stirred up by AI, such as issues of reality and authenticity, creation and authorship, and ethical concerns like possible deception and manipulation. This paper explores the divergent attitudes toward fiction and imaginative literature in ancient Greek and Chinese philosophical traditions, focusing on the perspectives of Plato and Aristotle in the West and Confucius and Zhuangzi in the East. Plato on one hand regards poet highly as God’s “minister”, on the other hand criticized fiction as a dangerous imitation of reality that corrupts the soul and misleads the mind ( Republic, Book X), Aristotle in his Poetics justified for the fiction by celebrating its capacity to reveal universal truths and evoke catharsis. In contrast, Confucius emphasized the moral and didactic utility of literature, valuing historical truth over imaginative creation (“述而不作,信而好古”), while Zhuangzi embraced fiction as a creative and transformative tool for challenging conventional thinking and exploring the fluidity of meaning(eg. challenging Confucius’s ideas by re-telling his stories and refiguring his image). These philosophical differences have profound implications for contemporary AI ethics, shaping how Western and Chinese societies approach the development, regulation, and use of artificial intelligence. Plato’s skepticism toward fiction and his emphasis on truth as an absolute ideal may influence Western societies to prioritize transparency and accuracy in AI systems. This could manifest in a strong demand for explainable AI (XAI) and rigorous validation of AI outputs to ensure they align with factual and ethical standards. Aristotle’s appreciation for fiction as a means to reveal universal truths might encourage Western societies to explore creative and imaginative uses of AI, such as in art, literature, and education, while still maintaining a focus on ethical boundaries. Confucius’s emphasis on moral utility and historical truth may lead Chinese society to prioritize AI applications that serve social harmony, ethical governance, and practical benefits over purely imaginative or speculative uses. Zhuangzi’s embrace of fluidity and creativity might inspire a more flexible approach to AI ethics in China, where the boundaries between truth and fiction are seen as less rigid, allowing for innovative applications of AI in storytelling, virtual reality, and other imaginative domains. Of course, the AI development came in a highly globalized era, therefore, the thoughts of these ancient philosophers would merge together to construct the global AI ethics. Considering this, it is definitely worthwhile to ask the question of “what would ancient philosophers say about AI?” We may seek for the answers based on their attitudes towards fiction.